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Le courrier des entreprises

Rencontre du club APM : « Mieux communiquer et collaborer grâce à l’improvisation théâtrale»

Le 14 juin, les dirigeants du club APM Auvergne Nouveau Monde ont accueilli, chez Turing 22, Caroline VON BIBIKOW communicologue spécialisée dans la communication et la qualité de la relation qui intervenait sur le thème : « Mieux communiquer et collaborer grâce à l’improvisation théâtrale».

Caroline VON BIBIKOW est comédienne de formation initiale, elle a œuvré pendant 25 ans auprès de la Ligue d’Improvisation Belge à proposer des spectacles d’improvisation théâtrale. Parallèlement formée à la Communication relationnelle, dite aussi Communication Non-Violente, elle propose d’améliorer nos compétences à ressentir, dire, écouter et entendre pour vivre des relations saines et authentiques, oser les mots justes et créer des espaces de « mise en commun » porteurs d’énergie et de vie.

Que ce soit dans sa pratique de formatrice, d’animatrice, d’accompagnante ou de célébrante, la communication et la qualité de la relation sont au cœur de son attention et de ses propositions. Parce qu’elle jongle aisément entre les deux mondes, elle s’adresse avec subtilité aussi bien aux hommes qu’aux femmes, au monde de l’entreprise ou à celui du développement personnel. Femme de désert, c’est là qu’elle se ressource et se recrée.

L’improvisation théâtrale et l’entreprise

Au-delà de l’antinomie que nous percevons entre la nature de l’improvisation théâtrale et celle de l’entreprise nous découvrons découvrir que l’improvisation théâtrale moderne fonctionne selon les mêmes principes que ceux du management participatif : écoute, réactivité, adaptabilité, engagement, esprit d’équipe, sens des responsabilités.

Quel que soit notre statut, notre niveau de compétence ou notre champ de responsabilité, nous rencontrons des situations qui nous déstabilisent, des situations où il faut agir vite et efficacement, des situations qui peuvent avoir de lourdes conséquences si notre comportement, notre action et/ou notre réflexion ne sont pas appropriées dans l’instant.

A chaque situation donnée, il n’y a pas une mais plusieurs possibilités. Caroline VON BIBIKOW vise non pas à apporter une solution à une situation donnée, mais à donner aux participants des outils afin de leur permettre de développer les qualités pour mieux se positionner. Plus qu’un savoir-faire, il s’agit de développer un savoir-être et un savoir-devenir en stimulant le cerveau droit, celui des émotions et de l’imagination. Le cerveau gauche, celui de la rationalité et de la raison, celui qui est tant sollicité dans le monde professionnel est mis au repos. Par la suite les deux cerveaux se reconnectent et nourrissent mutuellement de leur savoir et de leur expérience, l’inconscient recréant des ponts entre ce qui aura été découvert par le biais de l’imaginaire et ce qui peut être appliqué à des situations réelles.

« L’impro » pour développer des compétences

En prenant le risque d‘aller vers l’autre et de nous exposer sous les regards, de dire qui nous sommes de faire ce que nous ne faisons jamais, d’accepter d’influencer des événements et des personnes et de lâcher notre influence sur des événements et des personnes sans nous juger nous acquérons de la confiance. En prenant le temps, en nous taire et faisant silence en nous tout en étant attentif, disponible et concentré pour être curieux et nous ouvrir à ce qu’apporte l’autre et prendre en compte et décoder à ce que nous apportons l’autre nous développons notre écoute. En nous donnant du courage, en utilisant l’énergie des émotions pour trouver des idées et en transformant notre peur en désir, nous incarnons ce que nous disons et développons notre énergie. Enfin en étant ouvert et réceptif et observant le monde qui nous entoure et les signaux non verbaux de notre partenaire, en partant du geste, en acceptant de digresser et de changer de vue face à un problème, en disant « oui » à la contrainte, en laissant jaillir notre première idée, en utilisant des images comme voie d’accès aux idées, en personnalisant notre vision du monde et en nous appuyant sur ce que dit l’autre pour créer, nous développons notre créativité.

Les éléments de la communication

Dans une communication, le message seul ne pèse que 10% tandis que 90% relèvent du canal-corps. Notre auditoire est d’abord un « animal sensible », qui vous capte intuitivement et dont les impressions priment sur la raison pure. L’outil qui nous permet de communiquer un message est le « canal-corps », c’est-à-dire l’ensemble des « outils de l’acteur », ceux du corps et de la voix. Il donc importe d’être congruent, c’est-à-dire authentique, spontané et cohérent entre ce que l’on dit et comment c’est dit. Pour résumer, Il faut que le corps parle et que la voix raconte bien !

Présence & écoute

Communiquer, c’est mettre en commun et rendre la relation vivante. Pour ce faire, il est important d’être là, impliqué et de mettre de l’énergie. C’est en développant sa qualité de présence au niveau du corps et de l’esprit et d’écoute qu’on parvient à mieux communiquer.

Par opposition au paraître, Il s’agit d’être présent, ici, maintenant et de s’impliquer en faisant don de soi ; même si l’être sous le regard d’autrui ne peut qu’être altéré de paraître.

« Les yeux sont les fenêtres de l’âme. »

Le regard que l’on donne est essentiel. Il permet de maintenir l’attention de l’auditoire et de vous appuyer sur lui et nous permet de percevoir les réactions du public et de les utiliser. Il oblige à faire des poses et à se détacher de ses notes.

Si le regard des autres nous fait peur, changeons les rôles ! Ce n’est pas eux qui nous regardent, c’est nous qui les regardons. Un changement de programme, à défaut d’un changement de perception ou de croyance, nous permettra de « passer de la tension à l’attention » parce que les images parlent parfois mieux que les mots comme le soulignait Louis Jouvet : « Au théâtre, jouer, c’est faire l’amour avec le public ».

Le regard que l’on donne permet de créer le lien précieux et indispensable entre le parlant et l’écoutant.

Caroline VON BIBIKOW

La diction et la Respiration

Une bonne diction nécessite de l’attention et de la concentration. La respiration profonde, abdominale et consciente, plutôt qu’une respiration « de survie », claviculaire, détermine la bonne émission de la voix. Elle permet la détente musculaire et nerveuse et est nécessaire pour vivre, communiquer et rester en bonne santé !

De l’importance du silence

« Le silence, c’est quelques fois se taire, mais c’est toujours écouter » nous dit Madeleine Delbrêl. Le silence, c’est la place de l’autre, la place que l’orateur donne à l’autre. Il permet de créer le lien, offre un « temps d’évocation », permet de faire une transition, de prendre du recul et de la distance, peut déstabiliser et inviter à se dire

L’Ancrage

Etre ancré, c’est être connecté à la terre. C’est se sentir solide dans sa base, c’est pouvoir être bousculé sans tomber.

S’ancrer permet d’être pleinement présent dans l’ici et maintenant, pleinement présent à l’autre, et d’arrêter le flot continu de pensées et d’idées qui se bousculent dans la tête. En revenant dans la conscience de son corps, on développe notre sérénité, notre confiance et notre sentiment de sécurité quel que soit l’endroit où nous sommes ou quelque soit la situation que nous traversons.

De la tension à l’attention

Pour sortir de la tension, portons votre attention sur une partie du corps en particulier (pieds dans le sol, regard dans les yeux, « faire la douche », s’ancrer,…) ou sur une manière de dire les choses (plus lent, plus coloré, plus grave, etc.) Porter toute l’attention en un point, rassemble l’énergie et nous empêche de laisser la gêne prendre le dessus.

La frugalité du Kaizen

Pour progresser Caroline VON BIBIKOW invite les participants à commencer par de toutes petites actions demandant très peu d’efforts en très peu de temps. Un principe d’une simplicité désarmante inspirée du « Kaisen » chantre de « l’amélioration continue ». Il s’agit d’un principe d’action, auquel nous sommes pourtant peu habitués, qui peut s’appliquer à tous les domaines de la vie. Soyons conscient que les petits ruisseaux font les grandes rivières… En commençant par une pratique minimale mais quotidienne, nous pouvons lever nos blocages et reprendre confiance. Rituel qui se révèle à la fois simple et efficace !

Un article de  Gilles Flichy,

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La Rédaction du Courrier des Entreprises

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