Les entreprises auvergnates qui ont vécu la libération

Dans deux jours nous célébrerons les 80 ans de la fin de la seconde guerre mondiale, en Europe (on attendra le 2 septembre pour la capitulation du Japon). Dans notre belle région d’Auvergne, nous pouvons nous enorgueillir de compter plusieurs entreprises qui ont vécu, et pour certaines pris part, à la victoire sur l’Allemagne Nazi et ses alliés. Profitons de cette occasion pour célébrer la santé rayonnante d’une quinzaine d’entreprises plus qu’octogénaires.

Fondée en 1889 par André et Édouard Michelin, leader mondial du pneu. Pionnière du pneu radial (invention brevetée 1946) et du Guide Michelin, elle reste un fleuron industriel et mondial de la région. Rappelons que Michelin, il y a 80 ans, aidait à la libération de la France en éditant des guides pour orienter les soldats du débarquement (lire l’article  )

Quotidien régional créé le 4 octobre 1919 par Alexandre Varenne. Appartenant aujourd’hui au Groupe Centre France, il est un acteur majeur de la presse en Auvergne. Son siège est toujours à Clermont-Ferrand. Pendant l’occupation et par son journal, Alexandre Varenne s’oppose à Pierre Laval, propriétaire du « Moniteur » depuis 1927, et au Gouvernement de Pétain. En raison de la censure, le journal est suspendu en août 1943.  Il est autorisé à reparaître à la Libération, le 15 septembre 1944.

Le dernier numéro du Moniteur parait le 26 aout 1944, la veille de la libération de Clermont-Ferrand. Le journal est alors suspendu et il ne reparaitra plus. Il aura été publié pendant 89 années.

Entreprise familiale de coutellerie fondée en 1920 à Thiers (basée aujourd’hui à Viscomtat, 63). En quatre générations, elle s’est spécialisée dans les couteaux de cuisine et de table. Elle a beaucoup innové (poignée bicolore injectée) et s’exporte dans le monde entier. Nous vous l’avions présentée il y a tout juste 4 ans (lire l’article )

PME familiale créée en 1924 à Thiers par Roger Sozedde, spécialisée dans la coutellerie et les articles en bois (plateaux, planches, articles d’arts de la table). Elle a repris des marques locales (ex : Delinox) et a célébré son centenaire en 2024. Les amoureux du saucisson d’Auvergne connaissent bien sa guillotine « So apéro ! ». Elle est aujourd’hui située à Escoutoux.

Nous vous présentions cette belle entreprise il y a quelques semaines, lors des 200 ans de la pastille de Vichy (lire l’article ).  Installée à Hauterive (Allier) depuis 1852, cette confiserie familiale perpétue la tradition des Pastilles du bassin de Vichy. Elle fabrique artisanalement ces bonbons au sel de source, succès local et patrimoine sucré de la ville thermale de Vichy.

Anciennement « Minoterie Jambon », repris par Antoine Jambon en 1926 (sur le site d’un moulin datant du XIIe s.). Situés à Murat (Cantal), les Moulins d’Antoine produisent des farines de terroir (blés de Limagne, seigle de la Margeride, etc.) pour les boulangers haut-de-gamme.

Quand on est là depuis aussi longtemps, on a tendance à vouloir se rajeunir ! Si officiellement l’épopée familiale des fromageries débute en 1911, en réalité c’est dès 1904 que Jean Dischamp initie cette belle aventure.

Fils d’éleveur, il fait l’acquisition d’un petit magasin à Clermont-Ferrand qu’il nomme « À la renommée des vrais Saint-Nectaire ». Ses caves de tuf volcanique, nichées sous le centre historique de la capitale Auvergnate, sont un lieu idéal pour l’affinage du fromage.

Créée dans les années 1920, Uniplanèze est devenue le « spécialiste du tripou d’Auvergne ». Le groupe fédère plusieurs marques locales de plats traditionnels en conserve (tripoux, pâtés, etc.) comme Mère Lavergne, le Père Jean et Julhes et vise le centenaire. Son usine de Saint-Flour a été agrandie en 2024.

Manufacture de dentelle fondée en 1860 au Puy-en-Velay. Unique survivante du secteur dans la ville, désormais SCOP (coopérative ouvrière) depuis 2013. La société a redynamisé la production de dentelle fine (usage médical, lingerie, décoration) malgré des difficultés passées.

Maison familiale créée en 1819 par Jean-Pierre Sabarot en Haute-Loire. Spécialiste historique des lentilles vertes du Puy (AOP) et des légumes secs. Elle a diversifié ses produits (haricots secs, pois, champignons, etc.) et reste leader français du marché.

Entreprise de Dunières, Haute-Loire, fondée en 1920, spécialisée dans la fabrication de systèmes de fixation et visserie sur mesure. Ses produits (vis à queue d’aronde, visserie automobile, aéro, armement) sont utilisés dans l’industrie lourde et militaire.

Spécialiste de la rubanerie et passementerie, SATAB existe depuis 1905. Elle fabrique en Haute-Loire des rubans, cordons et galons utilisés en maroquinerie, parfumerie, joaillerie… En 2013 elle a investi dans des matières biodégradables et circuits courts. Retrouvez ICI l’article que nous lui consacrions en 2021

Là encore, la Haute-Loire excelle dans les tissus haut de gamme. Thevenon 1908, maison familiale de tissus d’ameublement (rideaux, stores), créée en 1908. Toujours basée à Saint-Germain-Laprade, elle équipe le luxe (hôtels, yachting, décoration) et a relocalisé en France la confection sur-mesure de ses collections. Retrouvez ICI son article

PME familiale créée en 1920 à Saugues. Leader européen de la conserve de champignons sauvages (morilles, champignons du maquis). Aujourd’hui Borde enrichit son offre de bocaux et boîtes de fruits secs et épices tout en restant tourné vers les produits du terroir.

Distillerie fondée en 1859 à Blavozy (Haute-Loire). Célèbre pour la Verveine du Velay (liqueur à la verveine citronnelle locale) produite selon la recette originelle. Pagès (fusionné aujourd’hui dans le groupe Vedrenne) a gardé cette liqueur emblématique du Velay en tête de ses produits. Vous pouvez lire l’article dans Le Courrier des Entreprises ICI

Basée à Clermont-Ferrand, au cœur de l’Auvergne, la Maison Cruzilles vous propose une large gamme de fruits confits artisanalement, pâtes de fruits artisanales, confitures sélectionnées et autres gourmandises.

L’origine des pâtes de fruits telles que nous les connaissons aujourd’hui remonte probablement au Xe siècle. Les premières mentions de ces délices remontent au milieu du XVe siècle, autour de Clermont-Ferrand, et étaient alors désignées en Occident sous le nom de « pâtes d’Auvergne »

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On le sait moins, mais la date du 8 mai 1945 est aussi entachée par les répressions sanglantes des manifestations de Sétif, Guelma et de Kherrata, dans le département de Constantine, pendant la colonisation française de l’Algérie. Pendant le défilé pour fêter la fin de la guerre, des manifestants nationalistes profitent de l’occasion pour inciter à l’indépendance, puis à tuer les Européens. On le sait aujourd’hui, les nationalistes s’appuyaient sur la Charte de l’Atlantique de Roosevelt, « le droit qu’ont tous les peuples de choisir la forme de Gouvernement sous laquelle ils entendent vivre » et de « se voir restituer leurs droits souverains ».

Hier, lundi 5 mai, une proposition de résolution a été déposée par le député d’origine Algérienne Idir Boumertit (LFI), qui a la double nationalité française et algérienne, pour condamner les répressions, ouvrir les archives, demander une journée nationale de commémoration, comme massacre de la période coloniale. Ce qui est dommageable, c’est qu’il occulte volontairement la centaine de colons qui ont été assassinés pendant la manifestation et ceux qui ont été égorgés par la suite, et qui sont les raisons de la répression. Le dialogue mémoriel passe par la reconnaissance de l’ensemble des faits.