Cette viande de bœuf persillée est produite sur une AOP (Appellation d’origine protégée) et selon un cahier des charges très précis ?
Bernard Bonnefoy : La particularité du Fin Gras du Mézenc c’est déjà le pays où sont élevés les animaux. L’agriculture s’y est établie au cours du Moyen-Âge et l’élevage s’est sédentarisé dans les montagnes. Ailleurs, on a toujours les estives, les transhumances et les alpages. Ici, au Mézenc, les animaux sont sur le plateau toute l’année entre 1.100 et 1.500 mètres d’altitude. C’est le plus haut élevage d’Europe ! Le Fin gras du Mézenc, c’est un animal qui nait, qui est élevé et qui est engraissé sur le Mézenc, c’est ça en résumé ce qui résume le cahier des charges. On est en phase avec le climat, le pays.
Combien d’éleveurs sont concernés par le Fin Gras du Mézenc, et combien de bêtes ont été vendues en 2019 ?
Près de 1.200 animaux ont été élevés l’an dernier par une centaine d’éleveurs sur 28 communes à cheval entre la Haute-Loire et l’Ardèche. Ils les élèvent avec du foin d’altitude qui est composé de plus de 320 plantes aromatiques et médicinales séchées, dont la Cistre, qui pousse tardivement. La fauche est réalisée une fois par an, au mois de juillet. Cela permet de créer de la biodiversité.
Le Fin Gras c’est une vraie valorisation pour les éleveurs de cette zone de montagne ?
Il y a la valorisation au niveau économique, même si elle n’était pas franchement visible dans les premières années, car cela concernait peu d’animaux. Maintenant on compte entre 10 et 12 animaux par exploitation. Il y a également l’aspect social et culturel, car c’est autour du Fin gras du Mézenc que l’on se reconnait, que l’on appartient à cette communauté des éleveurs du Mézenc. Ça nous sert à aider les jeunes qui veulent faire ce métier.
L’objectif de l’appellation aujourd’hui, est plutôt de valoriser le produit en restauration ?
Au départ, l’idée était d’en faire le produit phare du Mézenc et de permettre de développer le tourisme sur le plateau. Chaque fois que l’on propose le Fin Gras dans un restaurant ou une boucherie, extérieurs au Mézenc, cela offre une opportunité de communiquer sur notre territoire. Les touristes qui viennent ici découvrent des paysages singuliers qu’ils n’ont pas vu ailleurs.
Le Fin Gras a également trouvé sa place chez les bouchers ?
La notoriété du Fin Gras du Mézenc dépasse très largement les frontières du département. La reconnaissance de l’AOP est à l’échelon national. On le retrouve dans les restaurants ou les boucheries artisanales à Paris, Lyon, mais aussi sur la Côte d’Azur et dans le sud-ouest de la France.
La Maison du Fin Gras à Chaudeyrolles, siège de l’AOP Fin Gras du Mézenc, a été choisie pour recevoir le siège social de la FEVAO, pourquoi ?
Ça permet de fédérer et de découvrir les territoires qui ont les mêmes problématiques et les mêmes atouts, avec un aspect culturel et patrimonial très fort. Cela permet aux visiteurs de se mettre en phase avec le territoire et de mieux comprendre les pratiques agricoles. C’est un outil de promotion du Fin Gras du Mézenc et d’autres viandes qui ont une AOP, depuis que la FEVAO, que préside le basque Michel Ocafrain, producteur de porcs, a décidé d’y installer son siège social dans cette maison fin 2019.
Il y a par exemple le taureau de Camargue, le bœuf de Charolles, le bœuf Maine-Anjou, le porc noir de Bigorre, le porc basque, ou bien encore la volaille de Bresse. Pour animer cette nouvelle fédération, FEVAO a confié la gestion au Tençois Yannick Pochelon, qui a été technicien du Fin Gras du Mézenc de 2003 à 2019.
En savoir plus :
- Association Fin Gras du Mézenc
Le Bourg – 43430 Chaudeyrolles
Tél. 04.71.56.17.67 - GAEC A La Bonne Fourche
Chemin des Dentellières – 43150 Les Estables
06 67 30 94 66
www.gite-ferme-estables.fr
Cet article est le fruit d’un partenariat entre le Courrier des Entreprises et Velay Attractivité
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