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Et au milieu d’une rivière auvergnate coulent des saphirs

Une fois n’est pas coutume, nous vous partageons une dépêche de l’Agence France-Presse, quand on reparle dans les médias nationaux du saphir d’Auvergne, cette pierre précieuse, variété du corindon, que les gemmologues (re)chassent dans une rivière du Puy-de-Dôme depuis 2016.

C’est une chasse au trésor digne du bout du monde. Mais elle se déroule dans le Puy-de-Dôme sous le clapotis d’un paisible ruisseau, où un passionné de minéraux a découvert un gisement de saphirs.

Accroupi dans l’eau, Nicolas Léger gratte inlassablement le lit inférieur du cours d’eau aux berges verdoyantes, avant d’en tamiser les dépôts sédimentaires. Au milieu des grains de sable, quelques reflets bleutés trahissent la présence du précieux minéral, témoin des richesses minérales des volcans d’Auvergne.

Sa première gemme, il l’a découverte « de manière fortuite » lors d’une prospection.

« Derrière une pierre visible assez facilement du bord de l’eau, il y avait un reflet bleu, qui m’a intrigué. J’ai cru un premier temps à un vieux bout de verre », raconte le gemmologue amateur au visage émacié et aux yeux aigue-marine.

« Le saphir était remonté à la surface alors qu’habituellement, ils restent enfouis dans des trous creusés dans le lit profond de la roche, piégés par leur densité », souligne le « gratteur de cailloux ».

Arpentant la rivière, il finit par débusquer « une zone de concentration intéressante » de cristaux tirant du bleu roi au bleu vert, gros « de plusieurs millimètres à plusieurs centimètres ».

différentes teintes des corindons

Si le foyer de corindons – nom scientifique du saphir et du rubis – est « exceptionnel par la taille » des pierres, sa découverte n’est pas une surprise.

« Partout où il y a des rivières et torrents qui descendent des volcans, il y a des saphirs », assure le géologue clermontois Pierre Lavina. « Ils ont été transportés de leur source profonde par des magmas remontant à la surface lors d’éruptions volcaniques explosives », précise-t-il.

Un cimetière de minéraux

Car, on le sait moins, le sous-sol auvergnat regorge de pierres précieuses. « La région est un cimetière de minéraux. Elle est connue depuis le Moyen-Age pour ses saphirs et grenats du Velay, qui garnissent les trésors des rois de France », renchérit Gérard Astier, responsable de la Maison de la pierre philosophale à Issoire.

saphir brut

« Pour des passionnés de minéraux, c’est le Nouveau Monde ! Il y une richesse et une diversité époustouflante : de la fluorine, de la tourmaline, des traces d’émeraudes… Grâce aux nouvelles connaissances scientifiques, on peut relancer la prospection », estime Nicolas Léger, qui s’est associé avec des étudiants de l’Institut polytechnique UniLaSalle de Beauvais et de l’université Clermont Auvergne.

Ensemble, ils remontent le temps pour retrouver la source originelle de ces saphirs et les circonstances de leur formation.

« On va de découvertes en découvertes. C’est palpitant, un plaisir quasi enfantin, +Indiana Jones+ sans les méchants », s’enthousiasme Nicolas Léger, qui tient à garder secret le nom de la rivière, dont une partie a récemment été « défoncée » par des chercheurs indélicats.

Mesdames, pour séduire, il faut parfois prendre quelques grammes…

Le retour de l’améthyste française ?

Mais pierre qui roule n’amasse pas mousse. « L’enrichissement est scientifique. Vu le temps et l’énergie dépensés ces dix dernières années, ce n’est pas viable économiquement », assure Nicolas Léger, qui investit ces derniers temps tout son temps dans la relance d’une exploitation d’améthystes.

Ce quartz violet cardinal a en effet été extrait pendant plusieurs siècles – jusque dans les années 70 – autour de la commune de Vernet-la-Varenne, qui a même sa Maison de l’Améthyste.

Un nouveau filon a été découvert dans le secteur, sous un arbre déraciné. L’ancien chargé d’études en froid industriel souhaite y extraire ces pierres semi-précieuses dans le cadre d’une micro-carrière et relancer ainsi une filière française tombée aux oubliettes, « avec une traçabilité et des conditions d’exploitation qui respectent l’environnement ».

« On ne trouve plus d’améthyste française sur le marché hormis des pierres mises en vente sur des bourses minéralogiques », regrette encore le gemmologue qui souhaite faire visiter le site au public « dès cet été », une fois les autorisations nécessaires obtenues.

« La valorisation du patrimoine géologique de cette zone rurale peut être également un bel outil de développement économique et touristique », assure encore ce dernier. Ou comment faire d’une pierre deux coups.

Ndlr : si le sujet vous intéresse retrouvez l’article du Courrier des Entreprises consacré à l’améthyste

Améthyste : la perle de l’Auvergne

Un petit mot sur l’Agence France Presse (AFP)

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La Rédaction du Courrier des Entreprises

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