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Le courrier des entreprises

Talent d’Auvergne : Sébastien Caux, Robotix Idefix

Certains cherchent la bonne idée mais d’autres semblent avoir toujours vécu avec : ce qui frappe dans une discussion avec Sébastien Caux, le jeune fondateur de UNISWARM, c’est la prédominance de l’idée fixe. Pensez donc : le garçon découvre l’ordinateur à 4 ans, commence à coder à 6, dessine à 10 ans les plans de sa future usine de robotique, et bien évidemment ne s’est pas trompé dans ses études ; DUT informatique, puis Polytech, en Génie Electrique. Il démarre comme ingénieur, mais vise l’entrepreneuriat. Président de l’association Robotips, qui vulgarise la robotique, il fonde UNISWARM en janvier 2019, qui conçoit et fabrique des produits électroniques pour la robotique mobile, industrielle ou de services, en partie pour des applications de swarm robotics*. Pour faire simple, l’entreprise crée les « organes de contrôle » des robots, façon pièces détachées interconnectables, et a déjà implanté son usine modèle à Clermont-Ferrand, avec une approche singulière de contrôle de toute sa chaîne de valeur technologique.

*La « swarm robotics » (robotique en essaim, cf swarm intelligence) est basée sur l’utilisation d’un essaim de robots très simplistes individuellement, mais qui se coordonnent pour effectuer collectivement des tâches complexes. La robotique en essaim s’inspire des études sur les insectes sociaux tels que les fourmis, les termites ou les abeilles.

Tout jeune, Sébastien Caux avait déjà développé un certain goût de comprendre le monde et de créer des systèmes complexes.

« C’est avec mon rêve que j’ai trouvé mon chemin. La route était toute tracée ; l’idée de créer une entreprise est venue il y a 10 ans, mais le cœur de métier était bien présent déjà. J’étais fait pour être ingénieur, donc j’ai démarré tôt, dans ma chambre. Quand j’ai eu mon propre petit appartement, un placard de 1,50m par 1,20m servait de base à un atelier mécanique et à mon installation informatique de 6 écrans. Dans l’imaginaire start-up, c’est mon garage à moi… Pour financer tout ça, j’ai travaillé en sortie d’études, mais dans mon univers où tout est très vite très coûteux, la passion s’est transformée en idée d’entreprise, d’abord à travers mon association Robotips, qui fédérait des dizaines d’ingénieurs dans toute l’Europe, puis avec UNISWARM. »

Quand on est un professionnel exalté, il est parfois difficile de s’y retrouver avec les autres casquettes d’entrepreneur, puis de chef d’entreprise, c’est une constante dans beaucoup d’histoires de start-up.

« Quand l’ingénieur dit «génial on va faire ça», l’entrepreneur répond «attends, on se focalise sur le business». J’ai donc un cap technique et  un cap business, je dois trouver le juste équilibre. Dans mes plans originels par exemple, j’imaginais avoir aujourd’hui une équipe plus importante – ce qui n’est pas le cas – mais je n’aurais pas osé rêver notre si rapide avancée technique et l’ouverture de cette usine à l’été 2019. Notre usine de cartes électroniques est unique en Europe ! Avec elle, non seulement nous relocalisons de l’industrie, mais nous la rendons autonome, en développant toute notre chaîne ; nous ne dépendons de personne pour la technologie, qui est entièrement imaginée en interne. Nous créons des produits qui simplifient la robotique ; nos clients sont des mécaniciens ou des informaticiens qui construisent des robots, ils viennent chez nous chercher l’électronique qui leur fait défaut, pour eux, le gain de temps et de fiabilité est vraiment mesurable. Nous leur permettons de mettre des produits sur le marché. »

‘’Si tu veux aller vite, pars tout seul ; mais si tu veux aller loin, pars accompagné’’ Proverbe Africain

Sébastien va très vite donc ; mais comme dit le sage proverbe africain si tu veux aller vite, pars tout seul ; mais si tu veux aller loin, pars accompagné.

« Je n’ai pas eu besoin de BUSI pour créer l’entreprise. Mais si j’en suis là aujourd’hui, c’est grâce à leur accompagnement. Un bon conseil à tous les entrepreneurs : c’est le parallèle entre l’autodidacte et celui qui va à l’école. BUSI, c’est l’école pour l’entrepreneuriat, sans eux, impossible de comprendre l’écosystème, le rôle de tous les acteurs, la réalité du business plan… Je serais allé droit dans le mur sans eux. » Sébastien n’a pas connu d’accident de parcours dans les débuts de son aventure. « Et c’est tant mieux, parce que par rapport à cette fameuse culture de l’échec, je suis très français : c’est très dur pour moi cette notion – probablement un héritage familial… Si je devais donner un conseil à un entrepreneur qui se lance, c’est de bien différencier – et confronter – le rêve initial avec la faisabilité technique et business. Si j’avais vraiment suivi mon rêve, j’aurais eu un atelier parfait de « maker », qui n’aurait jamais rapporté d’argent. Croire trop facilement que son idée est une idée universelle peut entrainer un violent retour de bâton ; et là, je ne parle pas des fausses bonnes idées qui trouvent tout de même des financements, ça c’est une autre histoire, qui rappelle d’ailleurs que la force de persuasion et l’enthousiasme du fondateur sont des choses essentielles. »

Savoir convaincre est une des qualités majeures de l’entrepreneur en effet, pas simplement dans la période de recherche de fonds et de partenaires, mais surtout pour embarquer de nouveaux talents dans l’aventure.

« Tous nos entretiens d’embauche incluent une visite de notre atelier. Ceux qui comprennent vite notre approche, cette non-dépendance à d’autres sources de technologie, sont conquis, parce qu’ils vont trouver leur place ici, et apporter leur pierre. Pour l’instant nous sommes fournisseurs de pièces détachées, avec six gammes de produits (contrôle moteur, système de capteurs ou d’interfaçage avec de l’intelligence artificielle, gestion de l’énergie, outils de débogage pour les développeurs), mais nous fournirons bientôt, d’ici à trois ans, toute l’électronique pour la robotique. Et à terme, un robot tout entier, avec un usage ou une application, potentiellement à horizon de cinq ans. »

Le rêve est atteint alors ?  « Non, pas encore, il me reste 30 ingénieurs à recruter, au moins, avant de croire que le rêve est atteint. Des financements à trouver. Et des clients autour du monde !

29 rue Georges Besse
63100 Clermont-Ferrand

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La Rédaction du Courrier des Entreprises

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