Oui ! Le cumul d’une activité salariée avec la création d’une micro-entreprise est possible quelle que soit la nature du contrat salarié (CDI, CDD, contrat en intérim, stage, etc.). Alors, vous êtes salarié et vous souhaitez développer une micro-entreprise en parallèle de votre emploi ? Quels sont vos droits et obligations en la matière ? Quelles sont les règles d’imposition ? On fait le point.
C’est possible dans tous les domaines
Artisanat, commerce, profession libérale, tous les domaines couverts par le régime de la micro-entreprise sont envisageables … il faut quand même vérifier l’’absence d’une clause d’exclusivité dans son contrat de travail : si votre activité de micro-entrepreneur ne concurrence pas celle de votre employeur, vous respectez bien l’obligation de loyauté du salarié envers son employeur.
Cela va sans dire mais c’est toujours mieux en le disant : Il est interdit d’exercer votre activité de micro-entrepreneur sur vos heures de travail salarié (ça mérite un licenciement pour faute).
Pour info, en tant que salarié, vous pouvez bénéficier, sous conditions et sous réserve d’une certaine ancienneté dans votre entreprise, d’un congé dédié à la création d’entreprise. La durée du congé est fixée par convention collective ou par accord collectif. En leur absence, elle est d’une année avec la possibilité de le renouveler une fois.
Quel régime fiscal ?
Les revenus, qu’ils soient issus de votre activité salariée ou de votre activité indépendante, sont soumis à l’impôt sur le revenu. Ils doivent être inscrits dans votre déclaration d’impôt sur le revenu, au sein des catégories prévues à cet effet : catégorie des traitements et salaires pour les revenus issus de votre activité salariée et catégorie micro-BIC ou micro-BNC selon la nature de votre activité indépendante.
Attention si ça marche très très bien, pour bénéficier du régime fiscal de la micro-entreprise, vos revenus ne doivent pas dépasser certains seuils. Ainsi en 2024, votre chiffre d’affaires annuel hors taxes est limité à 188 700 € pour une activité commerciale ou d’hébergement et 77 700 € pour une activité libérale ou de prestations de service.
Quel régime social ?
En exerçant simultanément une activité de travailleur indépendant (hors régimes spéciaux et activité agricole) avec un emploi salarié, vous cumulez deux statuts sociaux, mais vous restez affilié au régime général de la Sécurité sociale.
Vous cotisez pour votre emploi salarié (vos cotisations sont prélevées sur votre salaire) et pour votre activité de micro-entrepreneur, les cotisations sont prélevées sur votre chiffre d’affaires (déclaration trimestrielle).
En démarrant une activité indépendante en parallèle d’une activité salariée, vos frais de santé continuent à être pris en charge par le régime général. Depuis le 1er janvier 2016, les travailleurs indépendants avec ou sans activité salariée sont redevables des cotisations indemnités journalières leur permettant d’obtenir un revenu de substitution en cas d’arrêt de travail… avec un délai de carence de trois jours
(NDLR : il faudra un jour que nos politiques aient le courage de régler cette injustice des jours de carence entre le secteur privé et le secteur public… décidément, comme disait Montesquieu « Les hommes naissent bien dans l’égalité mais ils n’y sauraient demeurer. »).
En ce qui concerne les allocations familiales, vous cotisez à la fois auprès du régime des salariés et du régime des indépendants.
Concernant la retraite, vous versez des cotisations auprès des deux régimes :
Le régime général des salariés et la section professionnelle dont relève votre activité.
Les pensions des retraites complémentaires sont calculées sur la base des points acquis auprès de chaque régime… enfin, jusqu’à maintenant…
On peut aussi devenir micro-entrepreneur et continuer à percevoir des allocations chômage !
En tant que demandeur d’emploi percevant une allocation chômage, vous avez la possibilité de devenir micro-entrepreneur. Vous pouvez choisir de conserver vos allocations ou de percevoir une aide à la reprise ou à la création d’entreprise (Arce)… renseignez-vous auprès de France Travail.