Nous vous souhaitons de belles fêtes de fin d’année
19/12/2025Voilà, nous y sommes, ce soir de nombreux professionnels vont se vautrer dans un repos bien mérité, alternant larges agapes et siestes réparatrices. Il en est de même pour Le Courrier des Entreprises qui vous retrouvera, avec joie et énergie, le lundi 5 janvier. Pour finir dignement ce cycle il me semblait opportun de vous sensibiliser à un sujet qui nous touche tous et dont l’influence va grandissante : les intelligences artificielles au « service » de l’information.
Les médias dans un contexte compliqué
Nous en sommes témoins depuis déjà presque 20 ans, les ressources publicitaires s’amenuisant ou se diluant dans de nombreuses nouvelles formes de communication, la vie des médias grand public s’est compliquée. La presse, la télévision et la radio ont fréquemment réduit la voilure de leurs équipes journalistiques. Quand une rédaction comptait hier une cinquantaine de journalistes, aujourd’hui ils ne sont plus que 15 pour effectuer le travail de 50.
Le résultat ? moins de temps pour l’investigation, pour approfondir les sujets, pour en vérifier la véracité des sources… bref, pour une information de qualité.
Si l’on en croit Francis Bacon : « Savoir, c’est pouvoir », l’information donne les moyens d’agir. Plus près de nous, Nathan Rothschild disait « Celui qui détient l’information détient le pouvoir. » car dans le monde des affaires et de la politique, l’exclusivité d’une donnée fait la différence.
Ils sont nombreux à nous avoir légué leur aphorisme :
Le cow-boy président Ronald Reagan : « L’information est l’oxygène des temps modernes. »
Thomas Jefferson : « L’information est la monnaie de la démocratie. », car sans une presse libre et des faits véridiques, le vote perd de sa valeur.
Et le manipulateur Georges Orwell, qui s’y connaissait, disait : « Celui qui contrôle le présent contrôle le passé. Celui qui contrôle le passé contrôle le futur. »
Vous l’avez compris l’importance de l’information ne réside pas seulement dans sa quantité, mais surtout dans sa véracité. Une information abondante mais erronée est plus dangereuse que l’ignorance.
Dans le principe de l’asymétrie du baratin, la loi de Brandolini (un informaticien italien) énoncée en 2013 « La quantité d’énergie nécessaire pour réfuter des sottises est d’un ordre de grandeur supérieur à celle nécessaire pour les produire. ». Grace (ou à cause) de l’hyper fluidité de nos canaux d’information les fake news se propagent si vite qu’inventer une affirmation fausse ou approximative ne prend que quelques secondes et ne demande aucun effort de vérification.
Le rythme du « buzz » a gagné : Pour démontrer qu’une affirmation est fausse, il faut souvent rechercher des sources, vérifier des chiffres, expliquer un contexte et construire une argumentation logique. Cela demande du temps et de la rigueur. Il est beaucoup plus simple et rapide de dire une phrase choc (même fausse) que de lire un paragraphe de démonstration scientifique ou historique.
Les IA à la rescousse
Le nouvel « ami » des journalistes : l’intelligence artificielle. Il faut bien reconnaître que de profiter d’un assistant rapide et qui semble maîtriser tous les sujets, ça facilite la vie et nous donne l’impression d’exceller dans notre métier, d’avoir une capacité accrue à « pondre » des sujets à la pelle.
L’intelligence artificielle générative (comme ChatGPT, Gemini, Deepseek, Claude, Llama ou Mistral, pour ne citer que les principales) est un outil puissant, mais elle ne fonctionne pas comme un moteur de recherche classique ou un cerveau humain. Elle prédit des suites de mots de manière statistique, ce qui engendre plusieurs risques majeurs pour la fiabilité de l’information.
Les « hallucinations » sont les risques les plus fréquents : L’IA est conçue pour être utile et fluide, ce qui la pousse parfois à « combler les trous » de ses connaissances en inventant des faits. Elle peut inventer une date historique, une loi qui n’existe pas ou un prix Nobel imaginaire, citer des livres, des articles ou des études scientifiques qui n’ont jamais été écrits, tout en leur donnant un titre très crédible.
Une IA « apprend » à partir d’immenses bases de données provenant d’internet. Si ces données contiennent des préjugés, l’IA risque de les reproduire ou de les amplifier, comme, par exemple avoir une vision du monde centrée sur l’Occident, ou donner des réponses qui peuvent involontairement refléter des préjugés sexistes, racistes ou sociaux présents dans les textes d’entraînement.
L’absence de raisonnement logique réel et l’obsolescence des connaissances peuvent aussi être des raisons de notre vigilance.
Pour la commémoration du 80ème anniversaire de la libération, j’avais écrit un article sur les entreprises auvergnates qui l’avaient vécues (Lire l’article)
Une fois mon article terminé, j’avais décidé de vérifier sur ChatGPT les informations que j’avais rédigées … à une adresse près, nous avions la même liste… et quand j’ai regardé ses sources, c’était Le Courrier des Entreprises… une vraie boucle schizophrénique !
Une image vaut mille mots
La célèbre maxime de Confucius répond parfaitement aux risques que courent les médias. Les Français lisent moins, y consacrent moins de temps, et une image choc joue un rôle explicatif dans l’information.
« Le poids des mots, le choc des photos » ce slogan publicitaire de l’hebdomadaire Paris Match, inventé en 1976 par Roger Thérond, va bientôt fêter son jubilé. Aujourd’hui l’image a pris tellement de place qu’elle peut se substituer au texte, suffire pour ceux qui se contentent de « junk news ».
Vous l’avez bien compris, la photo principale en tête de cet article a été générée par Nano Banana, car il est peu probable que les deux principaux candidats à la mairie de Clermont-Ferrand se retrouvent à s’égayer ensemble pour la saint Sylvestre.
Au cours de l’année j’ai utilisé cette IA pour générer des images afin d’agrémenter certains articles.
Comme quand j’ai offert une tribune de défense au groupe Michelin, attaqué injustement par l’émission Complément d’Enquête (lire l’article)
Ou encore pour imager mon article concernant l’impôt sur la fortune immobilière (lire l’article)
Ou quand je posais la question du retour au bureau (lire l’article)
Les exemples sont nombreux, et, je l’avoue, assez satisfaisants.
Toutes les informations publiées dans Le Courrier des Entreprises sont positives, mais il faut prendre conscience que, dans des mains malhonnêtes, les images étant de plus en plus qualitatives, il va falloir se méfier de tout ce qu’on lit et de tout ce qu’on voit.
Récemment, vous avez certainement vu passer une vidéo générée par IA, d’une reporter qui annonçait un coup d’Etat en France, et aurait renversé le président Macron… ce serait normal : la vidéo a fait plus de 12 millions de vues avant d’être retirée !! Tous les grands médias ont ajouté de l’eau au moulin de la désinformation en relayant la réaction de Macron.
Attention : ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont raison. Rappelons-nous les mots de l’écrivain Frank Herbert « la vérité porte le poids de l’ambiguïté des mots utilisés pour l’exprimer. ».
Comme vous le savez, le journal officiel du Parti communiste soviétique s’appelait la Pravda (littéralement la vérité) en niant l’Holodomor, le massacre de Katyn, l’affaire Lyssenko, en mentant sur les grands procès de Moscou, Tchernobyl, etc.
Méfions-nous des idées toutes faites. Il faut suivre celui qui cherche et fuir celui qui a déjà trouvé.
Nonobstant, que cela ne nous empêche pas de goûter à la joie de nous retrouver, en famille et avec des amis, pour ces fêtes.
Pour la bonne bouche, voici deux « une » totalement bricolées
Un T-Rex géant photographié dans le lac Pavin
Au stade Marcel Michelin, beaucoup de bleu, et de jaune, samedi soir
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