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L’INPI homologue l’indication géographique du Laguiole Aubrac Auvergne !

Il y a huit mois nous vous invitions à soutenir la demande d’indication géographique faite à L’INPI par l’Association Couteau Laguiole Aubrac Auvergne (voir l’article). Grâce à l’effort de tous pour se mobiliser autour de cette appellation bi-territoriale, c’est logiquement l’histoire et la tradition qui l’ont emporté légitimant officiellement ces deux territoires pour la fabrication et la protection de cet emblème de la coutellerie.

L’histoire est le meilleur ambassadeur de cette indication géographique

Le couteau Laguiole est l’héritier d’un savoir-faire implanté depuis plus de 150 ans dans le Massif central. C’est un produit emblématique de l’artisanat français reconnu dans le monde entier.

Une tradition orale fait remonter son apparition à 1829 et les premiers documents historiques qui attestent de sa présence en région de Laguiole et de Thiers apparaissent en 1868. A cette époque, sa zone de chalandise était liée à l’activité paysanne et commerciale de la région laguiolaise, célèbre pour son bétail et ses spécialités fromagères. Pour livrer la clientèle, les couteliers de Laguiole – village réputé pour ses foires qui concentraient l’activité et le commerce du plateau de l’Aubrac – s’appuyaient sur Thiers, située à 200km plus au nord. Le bassin thiernois, qui bénéficiait d’une main d’œuvre importante et qui maitrisait toutes les étapes de la fabrication d’une très large gamme de coutellerie, assurait ainsi la production et la sous-traitance de couteaux Laguiole finis et de pièces détachées.

Très rapidement, le « Laguiole » devient un compagnon de la vie quotidienne des éleveurs. Les couteliers de Laguiole et de Thiers vont le diffuser au-delà des frontières de l’Aubrac et de l’Auvergne, notamment auprès des « Auvergnats de Paris ». Avec son manche et sa lame incurvés, il s’adapte aux diverses utilisations : ajout d’un poinçon pour les éleveurs, d’un tire-bouchon pour les bistrots et cafés… Pour les locaux, c’est aussi un véritable objet identitaire et culturel que l’on aime posséder et offrir.

La première guerre mondiale marque quasiment l’arrêt de la production à Laguiole, faute de main d’œuvre. Les commerçants continuent toutefois de se fournir auprès de leurs partenaires thiernois. Le retour de la fabrication de couteaux à Laguiole se fait dans les années 80, sous l’impulsion d’élus et de passionnés qui relancent la production sur place, grâce au transfert depuis Thiers d’une usine, de ses outillages et du savoir-faire associé. Aujourd’hui, l’histoire coutelière de ces deux territoires, unis par le célèbre couteau, se perpétue autour d’un savoir- faire régional commun et unique.

Une indication géographique inclusive plutôt qu’exclusive.

85% des vrais couteaux Laguiole sont fabriqués à Thiers et 15% dans l’Aubrac… Le principal fabricant basé dans le petit village de Laguiole est même, depuis 8 ans, la propriété d’un groupe Suisse… L’indication géographique permet de sauvegarder l’artisanat familiale du Massif Central.

La demande d’indication géographique « couteau Laguiole » concernait trois familles de couteaux : les couteaux fermants (ou pliants), les couteaux sommeliers et les couteaux de table.

La présence d’une « abeille » et les formes dites « Yatagan » (soit la forme galbée du couteau) sont des caractéristiques obligatoires, sauf pour le couteau fermant, reconnu avec une forme droite.

Toutes les étapes de fabrication du couteau doivent être réalisées dans les communes des zones Aubrac et Auvergne : La Fabrication des pièces constitutives : lame, ressort, mouche, platine, mitre, manche, tire-bouchon, poinçon, levier, le montage du couteau, le façonnage du manche et les finitions et décoration du couteau.

Quatorze indications géographiques artisanales et industrielles sont désormais homologuées par l’INPI.

 

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Pierre-Edouard Laigo

Rédacteur en Chef
pierre-edouard.laigo@lecourrierdesentreprises.fr
port. 06 59 056 026

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