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Le courrier des entreprises

La mobilité est un des grands enjeux du développement économique de notre territoire

Tant que nous ne serons pas tous en télétravail, nous aurons besoin de nous déplacer, au moins pour nos loisirs… Route, train, aérien ? Faisons ensemble l’état des lieux des solutions de notre territoire Auvergnat.

Image de couverture : la distance relatives des villes de France par rapport au temps de déplacement en train, au départ de Paris.

Préambule : pour plus de simplicité nous prendrons les données au départ de Clermont-Ferrand, même si certaines grandes villes de notre région sont parfois mieux desservies.

La route : près de rien, loin de tout : à plus de 3h de route des grandes villes françaises

Lyon est accessible en 1h42 grâce à l’autoroute 89, pour la même durée vous rejoignez Le Puy-en-Velay ou Moulins, mais il faut ½ heure de plus pour vous rendre à Aurillac ! Cette même autoroute nous facilite l’accès à Bordeaux en 3h40

Notre voyage à Montpellier s’est amélioré, merci au viaduc de Millau et, avec l’A71, nous accédons à Paris en 4 heures. En général le réseau routier et autoroutier s’améliore.

Le train c’est la vie duraille

Pour préférer le train il faut être très très patient, peu de lignes directes et des omnibus, donc beaucoup de temps de correspondance… quand vous prenez le train, il faut aussi prendre sa journée : Pour vous rendre à Bordeaux la moyenne de vitesse est de 49 km/h, pour Toulouse c’est 39 km/h, Paris est aussi rapide en voiture qu’en train… sauf intra-muros.

l’Auvergne, la grande oubliée du TGV

TGV, l’Auvergne : le grand Larzac central !

En Auvergne, le TGV c’est l’Arlésienne : On en parle depuis toujours mais on ne le voit jamais. Certains contacts des anciens conseils généraux et régionaux nous ont susurré à l’oreille « les élus ont longtemps freiné l’arrivée du TGV dans la région par peur de voir débarquer des parachutés des partis politiques … maintenant que la région est à Lyon, les mêmes râlent de l’absence du TGV… »

Voici le TGV M qui sera sur les rails en 2024… mais pas en Auvergne

L’aérien… la peau de chagrin

L’aéroport créé en 1916 pour permettre l’envol des avions Bréguet fabriqués par Michelin a été le premier au monde équipé d’une piste en ciment. Depuis un siècle il a connu beaucoup de hauts mais surtout des bas. Il faut se souvenir, dans les années 80 des lignes vers Marseille, Bordeaux, Nice, Lyon et Toulouse, parties à Montpellier. Les trois satellites construits en 2000 laissaient entrevoir la possibilité des 2 millions de passagers par an avec le hub de Régional Airlines, mais il est parti sur Lyon. L’épisode Flykiss et ses lignes vers Brest, Lille, Londres, Nice et Strasbourg n’a duré que 10 ans. Depuis septembre 2020 La compagnie Amelia a repris la ligne Clermont-Fd /Orly.

Globalement le trafic annuel s’était stabilisé aux alentours de 400 000 passagers depuis 10 ans, mais l’année 2020 a connu une fréquentation divisée par 4 à 115 000 passagers.

Aujourd’hui Paris est la correspondance pour tous les vols. A voir si les vols saisonniers reprendront.

Flixbus, une vraie alternative

En plus des Blablacar, Driiveme et autres sites de covoiturage, Flixbus s’adresse aux petits budgets qui souhaitent être conduits à bon port, y compris directement vers les différents aéroports. Par exemple pour rejoindre Lyon, le flixbus est plus rapide que le train : 2h15 contre 2h35 et beaucoup moins cher : moins de 11€ contre 35€ (il se rend également à l’aéroport St Exupéry)

Longtemps la région Auvergne a vécu en autarcie, jusqu’à cette prise de conscience de la nécessité de faciliter les transports, de réduire les temps de trajets, pour se rendre attractive dans la concurrence inter-régions et intra-région.

Les réponses d’Objectif Capitales

C’est dans cette optique qu’a été créée en 2018 l’association mixte public/privé Objectif Capitales, pour permettre une meilleure connexion du territoire du pôle métropolitain à Paris, Lyon et plus largement aux grandes capitales européennes.

Des avancées significatives en 2020-2021

Dans un contexte de crises sanitaire et économique inédites, Objectif Capitales est restée mobilisée pour préserver les acquis ferroviaires et aériens tout en préparant les conditions de la reprise.

Au bilan de cette année 2020-2021 figurent pour la ligne ferroviaire Clermont-Paris : la confirmation des financements des travaux d’infrastructures, l’assurance d’un trajet ramené à 3h15 pour les trains avec arrêts et la livraison de la première rame en 2023 dont les premiers éléments, dévoilés par la SNCF, montrent une très bonne prise en compte des besoins des voyageurs. Le comité transverse ferroviaire destiné à suivre les travaux et à définir les conditions de gains de temps additionnels après 2025 se met par ailleurs en place.

Enfin, la reprise de la ligne aérienne Clermont- Paris Orly par la compagnie Amélia a permis de maintenir cette liaison en particulier pour la clientèle professionnelle qui doit parfois assurer des allers-retours dans la journée tout en maximisant le temps de présence dans la capitale.

Une feuille de route pragmatique et volontariste pour 2021-2022

Tandis que les perspectives de reprise se précisent, Objectif Capitales vient d’entériner sa feuille de route lors de son Assemblée Générale du 26.05.21.

Les investissements de demain nécessaires au confort, à la régularité et la fiabilité des transports entre Clermont, Paris et Lyon se préparent dès aujourd’hui. L’association continuera ainsi de suivre la remise à niveau de la ligne ferroviaire à horizon 2024 ainsi que les conditions de réduction du temps de trajet post 2025 en collaboration avec la SNCF et l’Etat, autorité organisatrice.

La remise en route des liaisons aériennes entre Clermont et Paris fera l’objet d’une grande attention avec l’appui d’Air France, d’Amélia et en lien avec le Syndicat mixte de l’aéroport Clermont-Ferrand Auvergne. Enfin, Objectif Capitales se donne pour mission d’étudier de manière plus approfondie cette année, les conditions d’amélioration des dessertes vers Lyon.

Répondez à la grande enquête d’Amelia sur la reprise de la ligne Clermont-Ferrand – Paris Orly en cliquant ICI

témoignages

Patrick Wolff « Y-a-il un destin ? la région est menacée au niveau de l’Europe, notre action s’inscrit dans le long terme. Aérien, ferroviaire, il y a encore beaucoup de travail. Objectif Capitales est une entité connue et reconnue, consultée pour chaque décision. Nous attendons pour fin 2023 des nouvelles rames de train, mais nous sommes en concurrence avec la ligne Paris-Limoges »

Pour Claire Planche (Limagrain) « En ce qui concerne le ferroviaire, la réduction du temps est à l’horizon 2025 »

Claude Barbin  » Nous gardons comme objectif de réduire la durée du train Clermont-Paris à 2h30. Pour la liaison aérienne Clermont-Orly nous comptons beaucoup sur les retours du questionnaire d’Amélia sur la volonté du monde économique et touristique »

Pour Thierry Martin-Lassagne (Michelin) « Il faut utiliser au mieux la plateforme aérienne de Clermont-Ferrand, mais sans revenir au hub »

Jean-Jacques Labadie (Air-France) « Nous espérons une reprise normale des vols rapidement, même si la piste d’Aulnat sera fermée au mois d’août pour travaux. Notre taux de remplissage qui était de 66% est tombé à 35% aujourd’hui. Nous comptions précédemment 15000 passagers par mois, ce chiffre est tombé à 3500 passagers. Nous prévoyons 3 vols par jour en juin et juillet, mais nous devrons adapter le nombre de vols en cas de faible remplissage »

Pour Alain Regourd (Amélia) « Pour nous Clermont est une priorité, nous misons pour retrouver la normalité en septembre. Nous envisageons aussi un vol vers Ajaccio »

 

Clermont-Ferrand / Paris en 43 minutes ?

Le futuriste « Spacetrain » pourrait résoudre beaucoup de problématiques. Spacetrain est un projet de navettes autonomes sur coussins d’air, circulant à une vitesse moyenne de 500km/h pour relier en quelques minutes les métropoles et les villes moyennes.

Son coût de développement faible permettrait d’importer la grande vitesse dans les zones les plus enclavées. Sa technologie alimentée par hydrogène en fait une solution 0 émission, pour devenir d’ici 2025, le transport en commun de référence.

En octobre 2019, l’Etat accorde au projet Spacetrain le statut de Jeune Entreprise Innovante, la première reconnaissance officielle pour ce projet que tout l’équipe porte depuis 2017 !

Alors ? on décide de trainer ou d’aller vite ?

La crise est une occasion d’opportunités

La période de crise que nous traversons peut être l’occasion de saisir les opportunités pour changer de paradigme. Pour les chinois, le mot « crise » est constitué de deux idéogrammes Wei (danger) et Ji (opportunité). C’est le paradoxe d’une crise : c’est une situation difficile qui permet de saisir de nouvelles opportunités et de rebondir.

En français le mot « crise » vient du grec « Krisis » qui signifie « décision »… c’est encourageant.

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Pierre-Edouard Laigo

Rédacteur en Chef
pierre-edouard.laigo@lecourrierdesentreprises.fr
port. 06 59 056 026

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