« Sans doute jamais une transition n’aura autant remis en cause nos modèles économiques et sociaux ; l’urgence de l’enjeu climatique nous engage véritablement à être disruptifs dans nos modes de consommation et de production. Nous sommes contraints de changer. C’est à nous d’inventer ensemble les nouveaux modèles et de créer les opportunités pour répondre aux ruptures de cette transition. » Samuel Minot, président de la FFB Auvergne-Rhône-Alpes.
Pourtant, cette réflexion reste encore trop fréquemment dictée par des choix idéologiques souvent limités à deux alternatives : climato-sceptiques, heureusement de moins en moins nombreux, ou climato-dogmatiques, malheureusement de plus en plus répandus. Il est urgent de développer une 3ème voie, celle du climato-pragmatisme. C’est celle que nous défendons et qui s’imposera car c’est la seule qui peut obtenir des résultats.
S’appuyer sur l’expertise et les compétences des entreprises
Il est temps de laisser tomber les vieilles querelles idéologiques et de passer à l’acte en s’appuyant sur les acteurs clefs que sont les entreprises. Celles-ci sont prêtes : Depuis plus de 20 ans, la FFB AURA et le réseau des Fédérations les accompagnent dans leurs transitions en partenariat étroit avec les Agences de l’Eau, l’ADEME, la Région et l’Europe. Les entreprises de la filière disposent de l’expertise et des compétences nécessaires pour relever ce défi de l’urgence climatique.
Encore faudrait-il tous s’accorder, État, collectivités, pouvoirs publics, maitres d’ouvrage, entreprises, sur une méthode factuelle, pragmatique, concrète qui permette d’obtenir des résultats à la hauteur de l’enjeu et des ambitions affichées.
Inciter les acteurs à agir sans asphyxier les initiatives
Cette démarche pragmatique, nous l’appelons de nos vœux sur le plan réglementaire. On assiste aujourd’hui à une surenchère normative qui devient contre-productive. Il ne s’agit absolument pas de nier les enjeux auxquels tentent de répondre ces réglementations, mais l’objectif doit être d’inciter les acteurs à agir ; or aujourd’hui, on constate qu’un certain nombre de règles, au lieu de donner de l’élan, conduisent à l’inverse à asphyxier les initiatives.
Ainsi, en est-il de la réglementation sur la location des logements les plus énergivores dont l’effet pervers est le risque d’un blocage de toute une partie du marché locatif qui creusera un peu plus encore la fracture sociale.
De même, la complexité du dispositif MaPrimeRenov décourage bon nombre de ménages à se lancer dans une rénovation. En Auvergne Rhône-Alpes, le nombre de travaux liés à MaPrimeRenov est en baisse depuis le point haut de la fin d’année 2021 et régresse encore de 12% sur un an au deuxième trimestre 2023. S’il convient de se féliciter du milliard et demi d’euros supplémentaires affectés au dispositif dans le PLF 2024, pourquoi, dès lors, l’accompagner de contraintes supplémentaires qui réduiront notablement son efficacité ? S’agirait-il d’une stratégie privilégiant l’affichage ? On n’ose l’imaginer !
FFB Auvergne-Rhône-Alpes