Depuis qu’en octobre 2022 le milliardaire sud-africain/canadien Elon Musk s’est offert l’oiseau bleu pour 44 milliards de dollars, le fantasque homme d’affaire reconnaît avoir commis « de nombreuses erreurs » mais assure être « dans la bonne direction »… En tout cas, le réseau social rebaptisé X commence à faire grincer de nombreuses dents, notamment dans les grands noms du journalisme, pour qui l’outil était devenu incontournable… Mais un concurrent, né de ses flancs, commence à faire parler de lui, comme une alternative décentralisée au réseau social : Bluesky social.
Des changements notoires depuis 2022
Sans aller jusqu’à accuser le fondateur de Paypal, SpaceX, Tesla, Hyperloop, Powerwall, OpenAI, Neuralink, etc. de tous les maux que connaît aujourd’hui X : une recrudescence de fake news, de faux comptes qui ont vu, dans le nouveau nom X, une invitation aux turpitudes graveleuses, la France est devenue la championne d’Europe des « haters » (ceux qui dénigrent, postent des contenus violents et haineux). Le réseau social veut monétiser la certification de comptes alors que cela devrait être la règle, supprime la possibilité d’effectuer des recherches au sein de la plateforme sans être connecté (vous avez pu noter que, dans le Courrier des Entreprises, la revue de presse des réseaux sociaux des influenceurs économiques auvergnats est figée depuis le 12 juillet, car Monsieur Musk ne veut pas que vous consultiez des tweets en dehors de Twitter/X… une nouvelle maquette est en préparation).
Un « tweet » sur trois est une publicité
De nombreux comptes X se ferment, en réaction à l’abandon du code européen des bonnes pratiques contre la désinformation, aux contenus haineux, illicites et violent, à l’instar de celui d’Aix-Marseille Université, la première université francophone au monde (80 000 étudiants), l’Université Jean Moulin de Lyon, Centrales Nantes, Science Po Toulouse, etc. des personnalités politiques, des artistes…
Jack Dorsey, l’un des fondateurs et ex-Président de Twitter, lance Bluesky en octobre 2022
Au départ, Bluesky est une initiative de Twitter cherchant à rendre sa plate-forme décentralisée sous l’impulsion de Jack Dorsey, dirigeant de l’entreprise à l’époque. Jack, Dorsey annonçait « Twitter finance une petite équipe indépendante composée de cinq architectes, ingénieurs et concepteurs de logiciels libres afin de développer une norme ouverte et décentralisée pour les médias sociaux. L’objectif est que Twitter devienne à terme un client de cette norme. » Après le rachat de Twitter par Elon Musk, le réseau Bluesky est présenté comme une alternative pour les personnes souhaitant quitter Twitter.
Quelles différences ?
Avant de parler des différences, les similitudes sautent aux yeux : même maquette, à quelques détails près, on pourrait les confondre.
L’important est que l’algorithme de Bluesky vous explique les choix qu’il fait. Préférez vous lire ce que publient 1,6 millions d’utilisateurs dont on peut avoir confiance ou, sur X, prendre le risque d’être pollué par les fakes news potentielles de 400 millions d’utilisateurs ? La qualité de l’information est la clef de la valeur de toute plateforme.
Bluesky est accessible à la fois sous forme d’application mobile et de site Web, de sorte que vous pouvez lire et écrire des messages sur votre PC ou votre appareil mobile. L’outil de recherche de Bluesky peut trouver à la fois des comptes et des messages… et on peut filtrer le contenu de ses actualités, contrôler son flux.
On peut aussi utiliser son nom de domaine comme nom d’utilisateur, plutôt que le pseudo.bsky.social initial. « Vous pouvez savoir quels comptes sont authentiques en fonction des sites web auxquels ils sont associés. Les domaines personnalisés sont un moyen décentralisé pour nous d’atteindre un niveau de vérification des comptes »
Il faut être « invité » ou parrainé
Au même titre qu’un club privé, si vous souhaitez créer votre compte sur Bluesky… il faut en faire la demande. Il est actuellement impossible de rejoindre directement Bluesky. L’accès à cette plateforme se fait aujourd’hui uniquement sur invitation.
L’autre possibilité de rejoindre Bluesky est la cooptation. La plateforme indique que les nouveaux membres ont droit à un code d’invitation toutes les deux semaines. Des codes d’invitation supplémentaires peuvent être octroyés aux membres qui se distinguent par des recrutements de valeur. Là encore, c’est Bluesky qui détermine les conditions d’attribution de ces codes.
Il est aujourd’hui plus simple de se voir attribuer un code d’invitation quand on est un média ou une personnalité.
A suivre…
Voici une petite vidéo de notre confrère France Culture