Retour vers le futur : une navette autonome en milieu rural

« Nom de Zeus ! Marty, on va rencontrer des dinosaures en navette du futur ! non, la DeLorean est en révision ». L’Université Clermont Auvergne lance officiellement son expérimentation : PaléoBus, un minibus autonome électrique circulant sur route ouverte entre la ville de Gannat et le parc Paléopolis, à 7 km, dans le département de l’Allier.

Fruit des travaux du Centre International de Recherche « Innovative Transportation and Production Systems » (CIR-ITPS) de l’Université Clermont Auvergne (UCA), ce projet vise à tester la faisabilité d’un service de mobilité autonome en territoire rural, dans des conditions réelles.

Le PaléoBus est une petite navette rouge, 100 % électrique, sans chauffeur, pouvant accueillir jusqu’à six passagers. Équipée d’un système de guidage intelligent (caméras, capteurs, GPS de précision et calculateur embarqué), elle incarne une vision concrète de la mobilité de demain : plus accessible, plus écologique, plus adaptée aux réalités locales.

Le projet PaléoBus repose sur quatre volets d’expérimentation :

  • Technologique : assurer la circulation sécurisée de la navette sur 7 km de route ouverte, partagée avec véhicules, cyclistes et piétons.
  • Social : évaluer l’acceptabilité du projet par les habitants, touristes, et collectivités.
  • Économique : analyser le potentiel de réplicabilité à coût raisonnable dans d’autres territoires.
  • Territorial : penser le déploiement futur dans des zones rurales ou périurbaines en manque de solutions de transport.

L’expérimentation se poursuivra jusqu’en 2026, avec plusieurs phases de roulage, dont certaines ouvertes au public, mais sans service quotidien de transport. Objectif : tester, apprendre, améliorer.

Les zones peu denses souffrent souvent d’un manque de solutions alternatives à la voiture individuelle. En proposant une navette autonome et durable, PaléoBus ambitionne de réduire l’empreinte carbone des déplacements tout en renforçant la desserte locale, notamment vers des sites touristiques comme Paléopolis.

Cette expérimentation a été retenue dans le cadre de l’Appel à Manifestation d’Intérêt “Mobilités Massif Central”, porté par l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT). Elle est menée en partenariat avec : l’Institut Pascal (UCA/CNRS), le LAPSCO (UCA/CNRS), le CleRMa (UCA/CSB), la société Sherpa Engineering, l’association OrbiMob’, le parc Paléopolis, le Département de l’Allier, la Communauté de communes Saint-Pourçain Sioule Limagne et la Ville de Gannat… ouf ! on a cité tout le monde !

Les navettes autonomes dans le monde

Une navette autonome est un véhicule capable de se déplacer sans intervention humaine, grâce à une combinaison de capteurs (Lidar, caméras, GPS RTK, IMU, odométrie), d’intelligence artificielle et de logiciels de « deep learning ». Elles sont généralement électriques et conçues pour transporter des passagers sur des trajets courts, souvent appelés « premier et dernier kilomètre », ou sur des sites spécifiques.

Plusieurs entreprises et opérateurs sont des pionniers dans ce domaine : En France Navya en est le leader, ses navettes « Autonom Shuttle » sont déployées dans plus de 21 pays. EasyMile développe sa navette EZ10 et la plupart des groupes de transport comme Keolis, ou Transdev sont déjà sur ce marché.

Les navettes autonomes sont principalement déployées dans des environnements contrôlés ou semi-contrôlés comme les aéroports, les campus universitaires, les sites industriels, les zones piétonnes et les sites touristiques.

Les progrès, dans ce domaine, se heurte parfois à l’adaptation des cadres légaux, complexe et lente, variant d’un pays à l’autre, mais aussi de la combinaison sécurité/confiance. Les innovations se concentrent donc sur l’amélioration des capteurs et des algorithmes, sur le « deep learning », l’optimisation de la gestion de flotte, l’autonomie de la batterie, et l’ergonomie d’usage.

Dans le reste du monde, de nombreuses navettes autonomes sont déployées, depuis déjà 10 ans. Dubaï vise 25 % de transports autonomes d’ici 2030, et en Asie, les expérimentations de minibus autonomes se multiplient et entrent dans le quotidien des habitants.

La Chine développe son avance

Même si l’Europe est considérée comme pionnière sur le sujet, grâce, cocorico, à la navette française Navya, le Chinois Baidu développe des minibus autonomes déjà en circulation à Changsha ou Chongqing. Son programme « Apollo » est l’une des plateformes de conduite autonome open-source les plus importantes au monde. Baidu a mis en production de masse sa navette autonome Apolong, développée en collaboration avec le constructeur de bus King Long. Ces navettes sans volant ni pédales sont destinées aux aéroports, sites touristiques et certaines villes comme Pékin, Canton et Shenzhen. Baidu est également un acteur majeur des robotaxis.

De nombreux autres acteurs chinois sont à la pointe de la technologie des navettes autonomes, comme WeRide, dont le Robobus circule déjà dans plus de 30 villes, AutoX, Pony.ai, UISEE, Huawei, etc.

L’avantage des entreprises chinoises porte sur le fait que le gouvernement chinois soutient activement le secteur par des politiques favorables, des financements et la création de zones d’expérimentation. la Chine a inscrit les véhicules autonomes de niveaux 3 et 4 dans sa réglementation, permettant leur circulation sur des voies dédiées.

Les camions de livraison sans chauffeur, les robots livreurs sont déjà en circulation depuis 6 ans. Voici quelques vidéos des solutions présentes en Chine


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Pierre-Edouard Laigo

Directeur et Rédacteur en Chef

Communicant qui aime marier des entreprises de la région


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