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Le courrier des entreprises

Marchés de France – Monique Rubin : Nous, petits commerçants, avons payé le prix fort !

Monique RUBIN, préside la Fédération Nationale des Syndicats des Commerçants des Marchés de France qui tient son congrès depuis lundi au Puy-en Velay. Focus sur une profession forte de 172 000 commerçants et de 60 000 salariés, qui constitue un élément incontournable de la dynamique économique des coeurs de villes.

Il suffit d’assister aux première heures du congrès de la Fédération Nationale des Syndicats des Commerçants des Marchés de France pour se rendre compte de l’énergie et de l’engagement de Monique Rubin.
Si le sourire est toujours présent, la forme est directe et le message est clair : Les professionnels des Marchés de France refusent d’être des laissés pour compte !

Monique Rubin : « … Les professionnels des Marchés de France sont de très petites entreprises qui exercent leurs activités sur le domaine public à titre précaire et révocable. A ce titre, ils constatent que malgré leur rôle déterminant et reconnu dans la vie des centres villes, ils sont peu considérés par leurs élus. Ils assurent le lien social, les contacts, les échanges intercommunautaires et intergénérationnels. Bien qu’ils soient indispensables à l’attractivité touristique, ils ont souvent le sentiment de ne pas être entendus…  »

« Quel que soit la demande effectuée par un citoyen, un élu (du maire au ministre), une administration ou un service de l’État devrait être rappelé à ses obligations par le préfet dès lors qu’il ne répond pas à une demande ou une interrogation d’un citoyen dans un délai de 2 mois….
Seulement, dans les faits, ce n’est guère le cas et pour que nos demandent aboutissent, nous devons trop souvent en passer par le Tribunal administratif. « …

« Depuis plusieurs années, au travers de mes propos, je me suis toujours attachée à conserver, malgré les circonstances, une attitude optimiste, préférant de loin le verre à moitié plein au verre à moitié vide !
Pourtant, je ne peux que vous montrer un visage grave. La morosité qui règne sur le territoire ternit depuis un moment notre plaisir de vivre ensemble. »

« Les manifestations de ces dernières semaines sont sans conteste le signe d’un désespoir qui envahit une partie de la France, qui exprime les difficultés que les ménages modestes rencontrent : signes d’une France qui va mal.
Pourtant, le résultat des élections de 2017 avait affiché des valeurs au sein desquelles se retrouvaient grand nombre de nos concitoyens : une France moderne, branchée et connectée, ambitieuse pour l’Europe.
La « nouvelle équipe » constituée devait augurer d’un XXIe siècle tellement différent, plus ouvert, plus juste, plus humain !
Tout semblait aller dans le « bon sens », mais la « France normale » se sentait peu à peu mise à l’écart, sans perspectives. »

« Alors, patatras, on connaît la suite : des réformes certes, mais mises en avant de manière maladroite par un personnel politique et surtout technocratique manquant de recul.
L’affaiblissement des corps intermédiaires, la disparition de toute la parole politique à l’exception des populismes de gauche comme de droite et par contre la possibilité, grâce aux réseaux et notamment à Facebook, de se faire entendre et de créer de nouvelles communautés, tout ceci a joué pour que d’une banale protestation contre la hausse des carburants naisse un mouvement sans tête ni programme : les « invisibles » sont sortis de leur solitude !

Ils ont émis des doléances auxquelles nous, commerçants des marchés de France, avons spontanément adhéré : injustice sociale et fiscale, baisse du pouvoir d’achat, perte de confiance dans les institutions,… !

Oui, il y a un malaise profond dans la société qui s’exprime dans ce mouvement qui va forcer le pays à regarder à un nouveau modèle social qui mobiliserait les classes moyennes et s’articulerait autour d’une révolte fiscale face au constat que l’argent ne va pas là où il devrait aller : dans le maintien de la petite gare, du centre de Trésor public, du bureau de poste, de la gendarmerie, du commerce en centre-ville, de nos halles et marchés,… »

Nous, « petits » commerçants en avons payé le prix fort

Certes, si la contestation est bienvenue en démocratie, il y a des lois républicaines que, jusqu’à nouvel ordre, on ne piétine pas impunément !
Car hélas, nous, « petits » commerçants en avons payé le prix fort, jamais nous n’avons connu une situation autant détériorée en cette fin d’année. »

« En effet, selon la Banque de France, le coût de la crise des gilets jaunes s’élève à 0,2 point du PIB, soit environ 4,4 milliards d’euros, et plus de 43 000 personnes mises au chômage partiel ! »

« Depuis ces dernières semaines, les commerçants sédentaires ou non, n’ont de cesse de déplorer les conséquences du mouvement sur leurs chiffres d’affaires !
Des baisses de 50 à 70 % dans ce secteur majoritairement concerné par cette décrue de la croissance depuis le début d’année et plus de 500 commerces détruits ou pillés en décembre !
Le manque d’accessibilité, la suppression de nombreux marchés, le sentiment d’insécurité ressenti par nos clients ont réduit à néant les perspectives de chiffres d’affaires sur lesquels nous avions misés en cette période de fêtes. »

« La Fédération des Marchés de France a dénoncé haut et fort le ras le bol des commerçants des Marchés de France qui eux aussi, endurent un racket permanent et incessant.
Ils en ont assez de subir de manière récurrente toutes les hausses relatives à l’exercice de leurs activités comme la hausse des droits de place exorbitants, ou encore, la hausse sur les carburants diesels et essence, essentiels à leurs outils de travail. »

« La hausse de la Contribution foncière des entreprises, la hausse de 20 % pour contrôle technique, la hausse des cotisations de 47 % sur 10 ans de la complémentaire santé, la hausse de 1,5 à 4 % des tarifs d’assurances, de 1,6 % pour l’électricité des professionnels ou encore de 14 % des tarifs du gaz en 2018. Et la liste est encore longue… »

Réinventons les marchés de demain

Les professionnels des Marchés de France sont par nature des battants et malgré les difficultés rencontrées, ce 98e congrès national démontre, une nouvelle fois, une volonté commune de se projeter dans l’avenir. Ainsi au programme de la 2e journée du congrès, une table ronde sur le thème « Réinventons les marchés de demain » a permis d’identifier des pistes de progrès et des projets ambitieux pour l’ensemble de la profession.

Par exemple, la Fédération Nationale des Syndicats des Commerçants des Marchés de France à initié un projet baptisé « le marché des enfants » avec comme partenaires VITABRI ou encore la MACIF. Un projet ambitieux de marché ‘clé en main’ pour les collectivités souhaitant organiser un marché sur leur territoire communal est également en cours de réalisation.

Cette table ronde s’est déroulée en présence de Patrick VIGNAL, Président de Centre-ville en Mouvement, député, de Gérald BARBIER, Président Commission Commerce CCI PARIS ÎLE DE France de Christian BERTHE, Président du Marché de gros LYON CORBAS de Denis MOSNIER, Président de l’association M’ton Marché, de Marie AMORE, Membre élu CCI de région Auvergne Rhône Alpes et du Président de la commission Commerce de la CCI de la réunion.

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La Rédaction du Courrier des Entreprises

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