Le courrier des entreprises

Allier : UBAC, les baskets en laine qui font du bien à la planète !

Arborant avec enthousiasme, un nouveau modèle et produit vertueux de réemploi, valorisation et gestion des ressources, les deux créateurs de la marque UBAC ont eu la confirmation que leurs choix payaient. Après leurs 1944 préventes sur Ulule (alors qu’ils n’en espéraient « que » 600…),

Mathilde Blettery 25 ans et Simon Nicolas 27 ans, ont en effet séduits les 500 chefs d’entreprise et acteurs économiques présents lors des 1ers Trophées des Entreprises de l’Allier. « Ce prix du public est une formidable marque d’intérêt pour nos baskets et leurs engagements, nous sommes tellement heureux et fiers d’entreprendre en Montagne Bourbonnaise”, explique Mathilde Blettery, originaire de St Nicolas des Biefs.

Une douce histoire de laine

Après des études de droit, la jeune femme se lance dans la vente ambulante avec son compagnon Simon Nicolas, diplômé lui de l’école de commerce parisienne Kedge : « Mes parents travaillaient dans le milieu de la chaussure, et on s’est rendu compte que beaucoup de gens choisissaient avec soin leurs chaussures mais négligeaient leurs pantoufles ».

C’est ainsi qu’ils lancent la Pantoufleurie proposant 130 modèles de qualité, fabriqués en Europe, en vente dans leurs boutiques de Roanne et Chalon sur Saône et via Internet. Si ce projet touche à sa fin, cette pantoufleurie leur a insufflé la passion des matières confortables et nobles, qui les emmènent à envisager un projet plus innovant. Face à une industrie textile arrivant en 2ème position des industries les plus polluantes derrière le pétrolier, ne peut-on pas concevoir une chaussure made in France à très faible impact environnemental ?

« On a sillonné la France pour trouver des partenaires répondant à notre envie de produire mieux, et répondre aux envies des consommateurs d’un achat plus responsable. 7 fournisseurs ont cru en nous et en ce projet » expliquait Simon sur scène, lors de la remise de leur trophée.

Innovation française

ubacDéjà fins connaisseurs de matières nobles comme le feutre, Mathilde et Simon ont ainsi découvert un fournisseur du Tarn, qui fabrique cette matière très résistante à base de laine recyclée.

Dépositaire d’un savoir-faire technologique unique, cette filature recycle de vieux habits en laine, donnés en bornes relais, qui sont ensuite détricotés avant de les retisser pour créer de nouveaux vêtements et des chaussures. Une technique vertueuse qui fait naître une fibre neuve 98% moins impactante pour l’environnement, en évitant d’épuiser les réserves de la planète.

« La laine issue de cette technologie devient plus solide, très résistance à l’eau, ne bouloche pas, est lavable à la machine à 30 degrés et conserve toutes ses propriétés, thermo-régulant, respirant et réduisant les odeurs. Nous avons aussi opté pour un design épuré qui met en valeur la matière », explique la créatrice de la marque.

Triée par couleurs, la laine n’a pas non plus besoin de nouvelles teintures chimiques, pour une déclinaison en 5 couleurs de ces baskets mixtes. Tous ceux qui ont eu la chance de les tester sont aussi unanimes sur la sensation de légèreté en mode « on a l’impression de porter des pantoufles dans la rue ». Mais pour coller à leurs envies de fabrication vertueuse, les deux entrepreneurs ont été plus loin, avec un design de la basket conçu à Roman sur Isère, des lacets en polyester recyclé à Cholet, des boites elles aussi recyclées dans l’Isère, des étiquettes réalisées à Saint-Étienne et un assemblage finalisé dans le Maine-et-Loire.

L’utilisation de nombreux matériaux usagés, voués à la destruction, permet donc de réduire le bilan carbone de ces chaussures. Seule la semelle résiste encore au 100% made in France, avec une production portugaise, par faute de fabricant français. « Pour arriver à du 100% fabriqué en France, nous sommes actuellement en cours de recherche et développement autour de la semelle », annoncent les deux créateurs qui viennent d’expédier les premières commandes, issues de la prévente.

Des baskets qui font pousser des arbres

A la définition du mot ubac, on découvre (pour les non-initiés) qu’il s’agit du versant ombragé d’une vallée. Une évocation de la nature préservée, mais aussi de cet endroit où les habitants ne s’installent pas vraiment…

Innovants, audacieux et engagés, voici tout ce que sont ces deux entrepreneurs, démontrant que fabriquer localement est possible. Pour un prix de 140 euros, livraison comprise, les consommateurs avisés, deviennent eux acteurs d’un achat raisonné voire militant. Un prix finalement pas si éloigné de certaines grandes marques, qui a en plus le mérite de contribuer à lutter contre la déforestation en Amazonie, avec l’opération une paire de baskets achetée = un arbre planté avec Reforest’Action.

« Grace aux contributeurs de notre campagne de Crowfunding sur Ulule, ce sont 2.000 arbres qui ont déjà été plantés à Tarapoto (Pérou) au cœur de la forêt amazonienne en 2018 et cela continue en 2019/2020. Nous n’avons pas choisi ce lieu par hasard, car cette forêt est sans doute l’une de celles les plus impactées par une déforestation massive de l’homme. En replantant des arbres on maintient et préserve des esubacpèces endémiques. Les arbres fruitiers plantés permettent aussi d’assurer une sécurité alimentaire aux populations locales » insistent avec force Mathilde Blettery et Simon Nicolas.

Ubac c’est donc le début d’une belle histoire, faite de héros ordinaires, de solides adversaires et montagnes à gravir et surtout d’une multitude d’acteurs, qui à leur échelle peuvent influencer une finalité plus juste, éthique et respectueuse de l’environnement.

 

Cet article est le fruit d’un partenariat entre le Courrier des Entreprises et Vichy Communauté Développement.
Il est publié dans les Carnets économiques de Vichy Communauté Développement.
Rédaction Bénédicte Rollet, NOTA Bene pour les carnets économiques de Vichy Communauté Développement.
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